Selon le baromètre de la finance durable sur un panel de 50 fonds, 70% des fonds Article 8 et 9 présentent un risque élevé de greenwashing.
Les institutions financières font de plus en plus face à une accumulation de critiques : elles sont régulièrement accusées de ne pas suffisamment prendre au sérieux les pratiques ESG et font l'objet d’accusations de greenwashing. Et pour cause : selon le baromètre de la finance durable réalisé par la Fintech à Impact WeeFin sur un panel de 50 fonds, 70% des fonds Article 8 et 9 présentent des problèmes structurels ou un risque élevé de greenwashing.
WeeFin dévoile son baromètre de la finance durable, résultat de l’étude des documents de communication ESG d’un panel de 50 fonds Article 8 et 9, et en particulier de l’analyse de leurs annexes précontractuelles SFDR. Une étude minutieuse menée depuis plusieurs mois par leurs équipes pour comprendre les causes de ces accusations et les obstacles auxquels les sociétés de gestion sont confrontées afin de pouvoir les aider à surmonter ces défis et les accompagner à adopter des stratégies plus ambitieuses en matière de durabilité.
Deux premières études publiées respectivement en janvier et mars avaient déjà mis en exergue les interprétations et pratiques divergentes des investisseurs face aux consignes des régulateurs, puis les erreurs les plus fréquemment commises au sein des annexes précontractuelles (il en était notamment ressorti que seules 20% des annexes étudiées étaient pleinement conformes aux exigences réglementaires).
Les résultats de ce baromètre parlent d'eux-mêmes : bien qu’une proportion d’acteurs du panel ait adopté une approche ESG ambitieuse qui dépasse les exigences réglementaires, la majorité d’entre eux a encore une marge de progression et doit mettre en œuvre de nombreuses mesures pour améliorer ses pratiques.
• 70% des fonds analysés présentent des problèmes structurels ou un risque élevé de greenwashing ;
• 62% des fonds à thématique environnementale (Article 8 et 9) n’ont pas de politique d’exclusion stricte des énergies fossiles ;
• Les petites et grandes sociétés de gestions ont de plus forts risques d’être accusées de greenwashing ;
• Chez les sociétés de gestion de taille moyenne, il y a une grande disparité : 30% d'entre elles ont des pratiques ESG que l'on pourrait qualifier d'irréprochables quand, 30% également présentent des problèmes structurels ;
• 28% des fonds Article 8 et 36% des fonds Article 9 labellisés ISR disposent d’une poche d’investissement durable dont la définition d’investissement durable ne respecte pas les critères réglementaires ;
• 28% des fonds Article 8 et 24% des fonds Article 9 ne communiquent pas assez d’information sur ce que contient la poche non notée ESG, preuve de la crainte des conséquences réglementaires et réputationnelles en cas d’erreur.